Avec les Ados,

Le mot Adolescence vient du latin « adolescere » qui signifie grandir, se développer.
La psychanalyste Françoise Dolto comparait l’adolescence à la mue du homard, cette période durant laquelle l’animal se retrouve sans carapace, donc sans protection, terriblement à vif et vulnérable. Cette fragilité caractérise bien l’adolescence, période de bouleversements physiques et psychiques sans précédent où le jeune doit quitter les certitudes confortables de l’enfance pour se positionner peu à peu en tant qu’individu autonome et responsable. Ce chemin entre deux âges, deux statuts, n’est jamais linéaire et, pour passer de l’un à l’autre, l’adolescent oscille entre progrès et régression, élan et crainte, tout ou rien, flirtant souvent avec les extrêmes pour éprouver le sentiment de sa propre existence.
Le jeune est soumis à des processus physiques et psychiques communs et incontournables : les transformations physiques et l’éveil de la sexualité, l’apprivoisement de son corps, la construction intellectuelle, la recherche d’autonomie, les interrogations existentielles et la quête d’identité, la tentation de la transgression, le besoin de contestation, etc… La plupart des jeunes vont vivre cette période comme l’opportunité de prendre leur envol, de s’autonomiser, de construire leur propre identité.
Cependant, d’autres adolescents, plus fragiles et vulnérables, vont être confrontés à des difficultés relationnelles, comportementales, scolaires, existentielles et entrer en souffrance. Ils vont alors tenter de se servir de leur corps ou de recourir à des actes pour tenter de dire leur souffrance et de résoudre un mal-être impossible à formuler autrement par :
- des plaintes corporelles (maux de ventre, troubles du sommeil, fatigue chronique, manque d’appétit, problèmes de poids…),
- des problèmes de comportement et relationnels (repli sur soi, isolement, anxiété, troubles de la concentration, irritabilité et nervosité, violence envers l’entourage familial, automutilations, anorexie, conduites à risque, dépression, idées suicidaires…),
- des problèmes scolaires (absentéisme à l’école, chute des résultats scolaires…).
Dans la plupart des cas, ce sont les parents de ces adolescents en difficultés qui me contactent pour trouver une aide, car ils se trouvent démunis dans cette situation de crise, voire de souffrance. Lors de la première rencontre, je prends un temps d’échanges et d’exploration de la demande de thérapie avec l’adolescent et ses parents.
Lorsqu’il est établi que l’adolescent est désireux de venir en thérapie, mon accompagnement va consister à lui offrir un espace d’accueil et d’écoute chaleureuse qui lui sera personnel. En effet, la problématique adolescente met le jeune dans des contradictions entre le désir de proximité avec ses parents et l’indispensable distance à prendre avec eux. De ce fait, le jeune a un besoin d’autonomie et le travail thérapeutique se déroule sans la présence des parents.
La confidentialité des rencontres favorise un climat d’ouverture et de confiance. Ainsi, l’espace thérapeutique va aider l’adolescent à traverser plus sereinement cette période souvent agitée ou tumultueuse, en lui permettant d’apprendre à mieux se connaître, de parler de ce qu’il vit, pense et ressent, de mettre des mots sur le trop plein d’émotions et de sensations, et d’apprivoiser ses peurs et son impulsivité. Progressivement, le sentiment de subir sa vie va se transformer en la capacité de devenir l’auteur de sa vie et en un potentiel de choix et d’actions délibérés.